Trêve Pascale
Le précédent férié datait du mois de novembre 2016, depuis lors, le surplus d’activité en fin d’année et la baisse de production généralisée en Europe ont conduit à une très grande fluidité durant les premiers mois de 2017. Malgré une demande traditionnellement atone au cours du premier trimestre, le niveau de l’offre est resté légèrement en‐dessous de celui des besoins, amenant les outils d’abattages à adapter leur activité à cette faible disponibilité. Cette fluidité s’est caractérisée par des poids stables durant une longue période, c’est le cas en Allemagne ainsi qu’en France où les poids sont restés longtemps autour des 95 kg. Par contre, en Espagne, où l’activité a été très soutenue depuis le début d’année, aidée entre autres par des prix plus compétitifs, les poids n’ont cessé de baisser pour perdre jusqu’à près de 3 kg depuis le début de l’année et alors que le nombre de porcs est plus élevé en 2017, les poids sont plus légers de plus de 2 kilos à fin mars comparés à la même période 2016.
La trêve Pascale va offrir un répit aux abattoirs dans la quête de leur approvisionnement sans pour autant remettre en question la fluidité tant les disponibilités futures sont annoncées encore plus réduites. Certains pays européens ont un, voire deux jours fériés, Jeudi, Vendredi Saint et lundi de Pâques pour d’autres. En Espagne, où les poids légers peuvent constituer un problème, notamment pour l’exportation vers les pays asiatiques, cette pause va rééquilibrer les rapports offre / demande. Le regain de demande stimulé par les commandes des fêtes de Pâques s’ajoutant à la demande régulière vers le grand export avait déclenché une succession de hausses durant les 3 dernières semaines (+ 16 cts en Allemagne, + 10,5 cts en Espagne, + 13 cts au Danemark, + 13,9 cts en France, + 13 cts en Belgique … . Cette dernière semaine à la veille de la Semaine Sainte marque donc une pause avec des niveaux de prix très élevés pour la période, des niveaux jamais atteints à cette époque de l’année pour de nombreuses places de marché depuis le passage à l’euro, des niveaux de prix jamais rencontrés depuis juin 2014 !
Les cotations ont été reconduites pour la plupart. Début avril, les espagnols avaient coté pour 2 semaines comme traditionnellement à cette période. Par contre, les italiens, en fort manque de porcs, voient les cours à nouveau s’envoler avec en parallèle des prix des porcelets toujours haussiers (112 euros les 30 kilos pour devenir des porcs lourds).
MPB : + 0,5 cent dans la semaine
Comme c’est le cas depuis quelques lundis, le premier marché de la semaine était faiblement approvisionné et les 1 200 porcs invendus volontaires n’ont pas suffi à infléchir la volonté des acheteurs à reconduire le cours (+ 0,2 cent). L’offre proposée jeudi dernier constitue par contre un record de présentation depuis novembre 2015 (30 312 présentés). Le résultat de la vente est similaire aux orientations de la plupart des pays concurrents voisins avec quelques millièmes obtenus malgré tout grâce à la mécanique du marché au cadran qui a fait jouer la concurrence avec une offre globale, somme toute, en‐dessous des besoins. L’activité d’Uniporc Ouest avec 365 402 porcs abattus, est plus soutenue que celles des dernières semaines (+ 11 000 porcs / semaine précédente) avec des poids qui s’érodent doucement (‐ 137 g) et atteignent 94,75 kg. Dans la perspective à venir d’une offre toujours plus faible et d’une demande en hausse, les abattoirs s’assurent une couverture de leurs besoins à l’approche d’une période très chargée en fériés. Les températures actuellement très printanières sont propices à une meilleure demande de produits de saison et stimule l’activité.