Le retour en arrière de 3 cents a été nécessaire en Allemagne devant la quasi-unanimité des abattoirs à ne pas payer le prix recommandé par l’association des éleveurs AMI, la semaine passée. Pourtant, les offres restent inférieures à la demande, les entreprises cherchant à rentabiliser leurs outils. Le recours à la mise en frigo est largement utilisé, bien plus que d’ordinaire faisant craindre des stocks élevés à la fin de l’été. La demande des produits de saison ne suffit pas à influencer l’orientation positive des cours comme c’est le cas traditionnellement au mois de juin, les tarifs bas pratiqués à l’export expliquent en partie le difficile redressement des cours sur les marchés intérieurs. La hausse de la production mondiale conjuguée à des porcs plus lourds sur le début d’année a provoqué un afflux massif de viande sur les marchés mondiaux que la consommation mondiale peine à absorber.
Ce contexte est général sur toutes les places de cotations européennes avec des tendances oscillant entre baisse des cours surtout au nord de l’Europe et stabilité relative dans le sud. La Belgique subit fortement l’influence allemande en abaissant son prix de 2 cents du kilo vif, contrairement à l’Autriche qui parvient à conserver son prix stable tandis que les offres autrichiennes se situent 10% en-dessous de la normale. Le prix d’acompte danois reste figé dans une inquiétante stabilité depuis 12 semaines.
Dans le sud de l’Europe, les marchés de la semaine passée se sont caractérisés par une relative stabilité. La baisse allemande contrarie la lente mais régulière hausse du prix espagnol qui affiche 0,3 cent de mieux. Ce qui est vrai pour le marché allemand l’est également pour le marché espagnol, c’est-à-dire un marché du vivant peu chargé mais freiné par un marché de la viande en difficulté. En Espagne aussi, les frigos se remplissent un peu plus que d’habitude laissant présager une inquiétante conjoncture à l’automne prochain.
En Italie, la situation reste encore positive, l’offre est limitée au regard d’une demande dite normale pour la période. Les dernières hausses n’ont pas été répercutées sur le marché des pièces, traduisant les mêmes difficultés que sur l’ensemble des marchés européens.
MPB : + 0,5 cent lundi, - 0,2 cent jeudi
Le premier marché de la semaine avait enregistré une petite hausse d’un demi-centime, laissant présager d’une possible nouvelle hausse à l’issue de la vente de jeudi. La baisse allemande est passée par là provoquant un léger retour en arrière pour une stabilité relative du cours se fixant au-dessus de 1,20 euro. La demande des abattoirs semble restreinte en France comme ailleurs en Europe, le marché français subissant, par ailleurs, les conséquences de conditions météo désastreuses, peu favorables à l’utilisation des barbecues. Pourtant, le creux saisonnier se confirme ainsi que le retour à la fluidité, en atteste la vertigineuse baisse des poids de 316 g (94,81 kg) à nouveau cette semaine, portant le total de cette baisse à près de 1 kilo sur les 2 dernières semaines. Les abattages dans la zone Uniporc Ouest sont assez similaires à ceux de l’activité précédente pour 373 524 porcs abattus. Le mois de juin entre dans sa seconde partie, moins propice aux achats de viande, à moins que le retour annoncé des températures estivales donne un nouveau coup de fouet à une demande, pour le moment, très atone.