Selon les commentaires allemands : « la demande est en hausse et les ventes sont nettement plus vigoureuses. Tous les abattoirs ont pour objectif d’abattre autant que possible ». Il est vrai qu’au cours de la semaine de Noël, 2 fériés (25 et 26 décembre), interrompront l’activité, du reste très ralentie les semaines 51, 52 et 01. En Allemagne, les abattages intensifs de plus d’un million de porcs hebdomadaires ont eu pour conséquence une baisse des poids de 200 g, ceux-ci étant déjà inférieurs à ceux de la même semaine 2017. Malgré cela, le marché directeur européen conserve un prix de recommandation inchangé depuis 2 mois, suivi dans l’ensemble par un grand nombre de places en Europe du Nord. La faiblesse des prix à la production profite aux entreprises de l’aval dont l’intérêt consiste à rentabiliser au maximum les chaines de production. C’est le cas en Belgique où le cours du porc a peu évolué en 9 semaines tandis que le cours du porcelet a repris 6 euros en 5 semaines, présageant d’une possible embellie sur le marché du porc charcutier. Même constat en Autriche où l’offre très abondante de porcs fournit une demande soutenue. Sur les marchés de la viande, les prix de certaines pièces plus prisées en fin d’année comme le jambon sont à la hausse.
Le prix d’acompte danois se distingue une nouvelle fois cette semaine avec une hausse de 3 cents pour un total de 6 cents en 1 mois. Les experts danois font état d’une bonne demande européenne de produits de Noël mais aussi d’une bonne demande en provenance du Japon et de la Chine.
En Espagne, le cours avait été reconduit pour 15 jours, le jeudi 6 décembre étant férié en Espagne. Pour autant, l’activité d’abattage n’a pas été trop impactée, les entreprises souhaitant profiter de la bonne demande actuelle pour travailler au maximum de leur capacité avant le traditionnel ralentissement de fin d’année. En Espagne aussi, les prix bas à la production profitent aux entreprises qui confortent leurs marges. Il n’en reste pas moins que les offres sont élevées et les poids sont encore à la hausse, se rapprochant à présent des mêmes références 2017.
Seul, le marché italien reste baissier. L’absence de cotation la semaine dernière avait mis en lumière une grande divergence de position entre les abattoirs et la production. Les uns souhaitant de la baisse, l’autre une stabilisation du prix. Il est vrai que l’offre est élevée dans cette première partie du mois, mais la demande est vigoureuse et ne justifie plus de baisse de cours.
MPB : + 1,1 cent sur la semaine
A l’issue des 2 séances hebdomadaires, la référence du Marché du Porc Breton enregistre une hausse de 1,1 cent. La vente du lundi 3 décembre a toutefois connu une amplitude de prix élevée de 5,3 cents, traduisant des stratégies d’achat très divergentes selon les outils. Le même scénario s’est répété au cours de la séance du jeudi avec cependant une volonté plus généralisée des outils d’assurer leur approvisionnement. Il est vrai que les abattages ont été élevés : 390 262 porcs abattus, troisième meilleure activité annuelle. Cette première semaine d’activité de décembre fait suite à un mois de novembre assez tonique et ce rythme d’abattage devrait se maintenir encore cette semaine avant le traditionnel ralentissement de fin d’année. Après avoir baissé de 190 g la semaine précédente, les poids ont repris 155 g pour atteindre 95,7 kilos, dépassant ainsi le niveau de la même semaine 2017 pour la première fois depuis le début juillet. La bonne activité constatée démontre que l’acheminement des porcs vers les abattoirs n’a pas été trop perturbé par les mouvements de contestation actuels, cependant l’approvisionnement des points de vente semble plus difficile et la demande intérieure ne peut être entièrement à l’origine de cette forte activité, ce qui laisse supposer, en l’absence de statistiques officielles, un regain des achats extérieurs, à commencer par la Chine.