La situation sur le marché du porc vivant reste très préoccupante en Europe avec des prix qui ne parviennent plus à progresser alors que les coûts de production sont toujours supérieurs aux prix payés à la production. Le traditionnel creux de production au printemps et à l’été ne profite plus aux producteurs car la consommation, habituellement renforcée dès le début du printemps, est à l’arrêt, fortement impactée par une inflation croissante, en particulier depuis le début du conflit en Ukraine. De même, les ventes au grand export ralentissent vers les importants débouchés comme le Japon, la Corée du Sud … tandis que le retour aux achats de la Chine n’est plus attendu dans les mois qui viennent.
En Allemagne, après la sévère chute de 15 centimes de la référence officielle, le commerce reste toujours calme malgré le retour à des conditions plus favorables à la consommation de produits à griller. Paradoxalement, les offres sont faibles et certains abattoirs, dans l’obligation de faire tourner leurs outils, ont recours aux importations de porcs vifs, notamment en provenance des Pays-Bas.
Au Danemark, le prix d’acompte augmente de 3 cents d’euro, réduisant ainsi l’important écart avec les autres principales références européennes, espagnole et allemande en particulier.
En Belgique, la pression est forte pour maintenir le prix du porc et des prix maisons sont pratiqués par les différents abattoirs créant une grande confusion chez les producteurs déjà fortement acculés par des charges en constante augmentation.
En Espagne, le prix stagne dans ce contexte européen déprimé. Sur le marché de la viande,
les tarifs sont revus à la baisse alors que les abattoirs, notamment au nord-est du pays, recherchent toujours activement des porcs pour rentabiliser leurs outils. Les exportations au grand export ont tendance à ralentir, contraignant les entreprises à congeler la viande, opération peu compatible avec les prix actuels.
En Italie, le prix du porc est une nouvelle fois en baisse de 4,2 cents malgré la rentabilité retrouvée pour les abattoirs après les récentes baisses du prix du porc.
Aux Etats-Unis, la progression du prix du porc est également à l’arrêt. Comme ailleurs dans le monde, l’inflation alimentaire s’est accélérée ces derniers mois. D’après le Daily livestock Report, en avril, l'inflation des aliments consommés à domicile a augmenté de 10,8 % par rapport à l'année précédente. Il s'agit de la plus forte augmentation en glissement annuel pour les aliments consommés à domicile depuis novembre 1980. D’autre part, les abattages de la semaine 18 ont été évalués à 2,427 millions de porcs, en hausse par rapport à la même semaine 2021, ce qui ne s’était pas produit encore cette année (hormis la semaine 7 pour cause de neige et verglas en 2021). La publication des exportations de produits porcins du 1er trimestre 2022 montre une baisse de 20% par rapport à 2021, principalement liée au recul des achats chinois.
En Chine, le prix moyen du porc reste orienté à la hausse pour un équivalent de 2,20 euros environ.
MPB : 1,698 euro, cours stable
Dans ce contexte européen globalement stable, le cours du porc au MPB a été reconduit à l’issue des 2 séances de vente. Les amplitudes de prix ont été très réduites, la quasi-totalité des enchères se situant autour du prix moyen précédent. Pourtant, au regard de l’activité de la semaine dernière, l’offre continue à se contracter progressivement puisque les abattages ont été de 373 914 porcs tandis que les poids moyens reculent de 265 grammes à 95,35 kilos.