En Allemagne, dont le cours du porc est au plus bas, une nouvelle baisse de 4 cents a été enregistrée, à nouveau sous la pression des abattoirs dont les prix maisons se situaient 4 cents sous la référence officielle. Mais ces baisses de cours ne suffisent pas, semble-t-il, à relancer le commerce malgré les opérations de promotion mettant en avant la viande allemande car la concurrence étrangère, espagnole notamment, est forte sur le marché allemand et nécessite toujours plus de baisses de tarifs. De plus, la reprise du secteur de la transformation observée traditionnellement à cette période de l’année semble plus lente qu’avant la crise sanitaire. Des reports d’abattage apparaissent dans certaines régions et viennent grossir l’offre saisonnière qui, même si elle n’est pas excessive, devient trop importante pour une activité toujours ralentie par un manque de personnel dû au Covid-19.
Au Danemark, la relative stabilité du prix d’acompte n’a pas résisté cette semaine à la forte tendance baissière nord-européenne et le cours recule aussi de 4 cents d’euro.
Le secteur de l’élevage en Belgique est en crise et des mesures gouvernementales vont être mises en place pour soulager les éleveurs. Malgré un relatif équilibre offre /demande, le marché belge reste sous l’influence du grand voisin allemand, ce qui a conduit à une nouvelle baisse de 2 cents du kilo vif.
De même en Espagne, la tendance du prix du porc est nettement à la baisse (- 3,5 cents/kg vif) pour retrouver plus rapidement le niveau des cours nord-européens et par là même, de la compétitivité. Les baisses successives poussent les éleveurs à sortir plus rapidement leurs porcs ce qui conduit à une hausse relativement limitée des poids. A la sortie du férié national du mardi 12 octobre, le nombre des offres sera plus élevé et les poids vont augmenter de façon plus sensible. Face au retrait du principal débouché des exportateurs espagnols, ces derniers sont revenus en force sur le marché européen. Cette situation pourrait se prolonger faute d’alternatives au retrait chinois car la production espagnole est toujours en forte croissance avec un cheptel total au printemps supérieur de 3,3 % à celui de l’an passé tandis que le cheptel truie affiche une progression de 4,2 % !!
Le prix moyen du porc aux Etats-Unis enregistre une légère hausse en début de semaine. Cette reprise n’est pas inhabituelle à cette période de l’année. Les abattages de la semaine 39 se sont élevés à 2,524 M de têtes, en baisse de 2% par rapport à la semaine précédente ainsi que sous les niveaux de 2020 et 2019. Les abattages de septembre, de la semaine 35 à la semaine 39, sont en baisse de 330 000 têtes (- 2,7 %) par rapport à la même période 2020 et de 240 000 têtes par rapport à la même période 2019.
En Chine, le prix moyen du porc poursuit son inexorable descente pour passer largement sous les niveaux de 2020 et 2019. Le prix à fin septembre est la référence la plus basse depuis au moins 8 ans, alors que les coûts de production sont, certainement, au plus haut de ces dernières années.
MPB : baisse de 2,9 cents dans la semaine
La relative stabilité du cours du porc au Marché du porc Breton n’aura pas tenu face à la déferlante baissière européenne. Si la séance du lundi 4 octobre avait laissé entrevoir un marché plus équilibré, la vente du jeudi 7 octobre a révélé des comportements très divergents de la part des abattoirs ce qui a conduit à une forte amplitude de prix de 5,7 cents et à une baisse plus importante de 2,6 cents pour un prix à 1,223 euro. D’autre part, le nombre d’invendus (791) et surtout le nombre de porcs sans enchères (4 770) démontre un faible engouement de la part des abattoirs à couvrir leurs besoins en porcs. Malgré la défense du Porc Français, la concurrence étrangère sur le marché national est également forte. L’activité sur la zone Uniporc Ouest a été assez soutenue la semaine passée à 376 285 porcs abattus, en hausse de 2 373 porcs tandis que les poids sont restés stables à 95,02 kilos (-26g).