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En 9 mois 2019, la Chine a importé 1 325 700 tonnes de viande de porc, augmentant de 43,6 % ses achats par rapport à la même période 2018. Le rythme des importations s’intensifie depuis le 3ème trimestre puisque sur cette période, d’août à septembre, les importations chinoises de viande de porc ont progressé de 84 %. Tous les grands pays exportateurs profitent de cette manne providentielle avec des ventes qui ont augmenté déjà de moitié, voire plus pour certains. Cette tendance ne fera que s’intensifier dans les mois à venir avec notamment la préparation du nouvel An asiatique, fin janvier. En Chine, devant le déficit grandissant de sa production porcine décimée par la fièvre porcine africaine, les prix moyens du porc au kilo vif explosent et se placent à la mi-octobre, 135 % au-dessus de la même référence 2018 et affichent des records absolus. Dans ces conditions, tous les produits porcins venant de l’étranger restent avantageux au regard des tarifs pratiqués en Chine et cela participe au soutien des prix à la production de bon nombre de pays fournisseurs dont les cours se situent durablement à des niveaux élevés pour cette période de l’année, car traditionnellement en baisse sous l’effet d’offres élevées et de demande atone.
Le Danemark, grand pays exportateur de produits porcins, voit ses ventes vers la Chine exploser sur la période d’août à septembre de 144% tandis que depuis le début de l’année, la progression est de 59% avec près de 89 000 tonnes de viande fraiche et congelée. Cela s’est traduit par une augmentation inédite de 13 cents de son prix d’acompte durant les 5 semaines du mois d’octobre. Une nouvelle hausse de 3 cts du prix d’acompte est enregistrée pour ce début de novembre, confortant ainsi sa première place en prix payé éleveur.
Par sa grande stabilité depuis 11 semaines, le cours allemand traduit également un commerce à l’export plus que florissant. Bien que confrontés à 2 fériés en cette fin octobre (31 octobre, fête de la Réforme et le 1er novembre), les abattoirs allemands n’ont pas souhaité montrer des signes de fléchissement des tarifs auprès de leurs clients. Si l’offre est actuellement supérieure à la demande, l’équilibre devrait être rapidement retrouvé tant la demande chinoise est forte, sans compter un regain d’activité dans le secteur de la transformation en vue des fêtes de fin d’année. Sur le marché de la viande, certaines pièces telles que les poitrines de porcs voient leurs prix monter du fait d’une forte demande asiatique, à l’inverse les longes et les jambons sont en baisse.
En Autriche, l’activité d’abattage est très forte mais les ventes vers la Chine aspirent de gros volumes puisque les importations chinoises de viande de porc en provenance de l’Autriche sont multipliées par 100 depuis le début de l’année. De plus, comme en Allemagne, le marché intérieur de la viande se dynamise, car l'industrie de la viande a maintenant entièrement actionné les travaux préparatoires pour les affaires de Noël.
L’Espagne, premier exportateur européen de produits porcins, est aussi le premier fournisseur mondial de la Chine (talonnée par l’Allemagne). Sur les 9 premiers mois 2019, la croissance des importations chinoises de viande fraîche et congelée en provenance de l’Espagne est de 42,5% (247 000 T) avec une accélération sur le 3ème trimestre à + 66%. Cette incroyable demande associée à des tarifs en hausse, est un soutien au prix, qui baisse certes, mais dans des proportions moindres comparées aux années antérieures. La baisse du prix s’explique par une augmentation des poids moyens (+ 330g) et contribue à soutenir les entreprises qui ne commercent pas avec la Chine. Il n’en reste pas moins que le commerce reste lucratif avec le marché des pièces qui enregistre des hausses entre 10 et 15 cts.
L’Italie poursuit invariablement sa tendance haussière (+ 1 ct). La demande est toujours alimentée par les commandes des produits de Noël mais aussi par des besoins en provenance d’acheteurs asiatiques, een
recherche permanente de nouveaux fournisseurs.
