C’est le cas en Allemagne dont le prix de base a été reconduit une nouvelle fois dans un contexte d’offres faibles et de demande qui l’est tout autant. La nouveauté de cette fin de mois est l’arrivée des premiers congés scolaires dans certains länder qui s’accompagnent de fermetures de collectivités et de quelques usines de transformation, de déplacement de population parfois en faveur des pays du sud de l’Europe. Le résultat est un commerce plutôt équilibré qui ne laisse aucune place à l’évolution positive des prix de base. Cette situation est commune à de nombreux de pays du nord de l’Europe (Belgique, Pays-Bas, Autriche …), à l’exception du Danemark dont le prix d’acompte s’est à nouveau dégradé de 3 cents totalisant 5 cents de baisse en 2 semaines, reflétant ainsi un commerce au grand export au ralenti durant cette période de l’année, notamment en direction de certains pays comme la Chine.
Les marchés du sud de l’Europe vont bientôt bénéficier d’un afflux de vacanciers durant la saison estivale, moteur d’une meilleure demande intérieure et soutien des prix à la production. Les températures caniculaires supérieures à 30° sont à présent quotidiennes, entraînant un ralentissement de la croissance des porcs. En Espagne, les poids sont passés sous la barre des 85 kg, mais en moyenne ils restent toujours supérieurs d’environ 3 kilos aux mêmes références 2017. Pour l’heure, la demande intérieure tarde à se dynamiser tandis qu’aucune nouvelle impulsion n’est signalée en provenance des grands marchés à l’export. La cotation espagnole progresse de 1 cent du kilo vif pour se fixer à 1,230 euro, 20,5 centimes en-dessous de la même référence de 2017. L’orientation actuelle des prix sur les différentes places n’est pas forcément inhabituelle en cette période, mais les niveaux sont particulièrement bas par rapport aux précédentes années, à part peut-être l’année 2015. L’effacement de la demande chinoise, (une demande qui avait été le moteur de la reprise des cours en 2016 et 2017), se fait cruellement sentir au moment où la production mondiale est en hausse et où la consommation européenne stagne, voire régresse.
MPB : hausse de 1,1 cent dans la semaine
La baisse saisonnière des offres inverse le rapport offre / demande et permet aux vendeurs opérant au Marché du Porc Breton d’opposer un peu plus de résistance par le biais de la mise en invendus de certains lots. Les 3 000 porcs invendus à l’issue de la séance de jeudi n’ont malheureusement pas suffi à infléchir la volonté des acheteurs, bien décidés à contenir la hausse puisque le cours du jour n’a progressé que de 0,8 cent en fin de séance pour totaliser 1,1 cent dans la semaine. Au vu de la faiblesse des offres, la demande des abattoirs est bonne pour alimenter les points de vente pour cette fin de mois toujours ensoleillée et riche en événements sportifs. Certes, la fin de mois et le début de migration des populations à l’entrée de la période estivale ne sont pas forcément favorables aux achats des ménages, mais la France bénéficie d’un fort attrait touristique et la demande intérieure devrait se dynamiser à l’instar des pays du sud durant ces prochaines semaines dont les activités seront pleines jusqu’à la semaine du 15 août. L’activité d’Uniporc Ouest de la semaine passée a été de 368 886 pour des poids qui reculent encore de 350 g. Depuis un mois, la baisse totalise 1,6 kg, les poids moyens sont à présent sous les 94 kilos (93,9 kg) et proches des poids de la même semaine 2017 (93,95 kg). Sur le premier semestre 2018, la moyenne des poids Uniporc Ouest est de 95,51 kg, 500 g audessus des poids moyens 2017. Durant cette même période, les abattages 2018 sont environ 2% supérieurs à ceux de 2017 sur la base des mêmes critères (nombre de jour et abattoir). Quant au prix moyen, il se situe à 1,182 euro de moyenne sur les 6 premiers mois de l’année, 18% inférieur à la même référence 2017 (1,443 euro, - 26,1 centimes).