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Cette fin du mois d’août se caractérise partout en Europe par des besoins en hausse avec la fin des congés et la reprise du secteur de la transformation. Cette rentrée se présente dans un contexte d’offre peu élevée en comparaison avec les années antérieures. Les températures très élevées rencontrées cet été, les arrêts d’élevages et les problèmes sanitaires ont considérablement impacté le cheptel porcin européen ces derniers mois. Et même s’il y a une reprise saisonnière de la production, comme observée chaque année à la fin août, les offres disponibles resteront faibles.
Ce déséquilibre offre / demande se traduit partout par des hausses des prix à la production. Dans le nord de l’Europe, notamment, les cours rebondissent nettement depuis 3 semaines consécutives en raison de ce fort déficit de porcs. Sur les marchés de la viande, ces hausses sur le prix du porc peinent à être répercutées sur les tarifs des pièces. Cependant, malgré une inflation importante, la viande de porc reste encore parmi les protéines animales, la plus compétitive.
En Allemagne, le cours a bondi de 20 centimes en 3 semaines pour atteindre 2,05 euros le mercredi 24 août. Avec la fin progressive des congés scolaires, la demande se raffermit et le commerce est plus animé. Toutefois, selon AMI, les abattoirs s’attendaient plutôt à de la stabilité ce qui pourrait induire des prix maisons, toutefois peu probables au regard de la faiblesse de l’offre.
Les situations de marchés sont identiques dans les pays voisins où les pourcentages de baisse de production sont tous du même ordre: en Autriche, où le cours a repris 3 cents pour une hausse totale de 16 centimes en 4 semaines consécutives, les abattages ont diminué de 6 % depuis le début de l’année.
En Belgique, les offres sont très faibles notamment en raison de nombreux arrêts d’élevage. Malgré cela, le commerce des porcs vifs vers l’Espagne se poursuit. Le prix d’acompte danois reprend l’équivalent de 4 centimes d’euro alors que son cheptel total au 1er juillet affichait une baisse de 7,5%. D’autre part, le commerce au grand export semble se raffermir et devrait s’amplifier dans la dernière partie de l’année.
En Espagne, le cours du porc au kilo vif poursuit sa hausse au rythme de quelques millièmes chaque semaine. Après la semaine du 15 août, férié également en Espagne, les poids ont légèrement remonté après 15 semaines consécutives de baisse pour un total de 7,73 kilos perdus.
En Italie, la variation de prix reste également positive depuis plusieurs semaines en raison de la faiblesse de l’offre qui persiste face à une demande qui se maintient. Les poids sont toujours en baisse si bien que les abattoirs peinent à fournir un volume de viande suffisant. Ceci associé à la remontée des cours en Europe du nord permet une forte revalorisation des tarifs sur la plupart des pièces.
Aux Etats-Unis, la tendance baissière du prix du porc observée la semaine précédente s’est confirmée la semaine passée. De même, la reprise saisonnière de production est bien engagée, bien que les quantités de porcs abattus depuis le début de l’année restent toujours inférieures de l’ordre de 3% aux 8 premiers mois 2021. D’autre part, les stocks de porc à la fin du mois de juillet étaient supérieurs de 20 % à ceux de l'année dernière et à la moyenne des cinq dernières années. Cependant, si les stocks de porc diminuent normalement de juin à juillet, la baisse de 1,6 % cette année était supérieure à la baisse moyenne de 0,8% des cinq dernières années.
En Chine, le cours du porc s’affiche à 22,44 CNY le 26 août 2022 (3,28 euros), relativement stable depuis quelques semaines.
MPB : hausse de 2 euros dans la semaine à 2,018 euros
Le cours du porc au MPB a franchi la barre des 2 euros le lundi 22 août avec une hausse de 0,3 cent à 2,001 euro. C’est donc la première fois en vingt ans, (depuis le passage à l’euro) que le prix dépasse cette limite symbolique. Toutefois, il ne s’agit pas du record historique puisque celui-ci est de 13,66 francs (2,082 euros), enregistré les 24 et 28 août 1989. La séance du jeudi 25 août 2022 s’est achevée sur une nouvelle hausse de 1,7 centime portant le cours à 2,018 euros. 4330 porcs ont été opposés à la vente par les groupements vendeurs contraignant les acheteurs à augmenter leurs mises jusqu’à la vente obligatoire (+ 3 centimes par rapport à la moyenne précédente) pour les derniers lots du catalogue. L’amplitude des prix s’élève ainsi à 3,2 centimes. Après l’activité réduite de la semaine du 15 août, les abattages de la semaine dernière se sont élevés à 366 124 porcs, en hausse de 59 197 porcs, les poids repartent légèrement à la baisse : 93,69 kilos, - 53 grammes.
La fin des températures caniculaires permet une meilleure croissance des porcs et par conséquent une offre un peu plus étoffée. Toutefois, la reprise saisonnière de production de la fin août 2022 n’apporte pas aux abattoirs une offre pléthorique tandis qu’ils vont maintenant devoir répondre aux besoins traditionnels de la rentrée de septembre. Malgré l’inflation qui met à mal le commerce, la viande de porc reste malgré tout un produit d’appel et comme constaté ailleurs, la protéine animale encore la moins chère.
