Le groin, porte d’entrée de l’arbre respiratoire
L’arbre respiratoire est classiquement séparé en 2 étages :
- l’arbre respiratoire supérieur : le groin, les cavités nasales, le larynx et la trachée
- l’arbre respiratoire profond : les bronches, bronchioles et alvéoles pulmonaires.
Son premier rôle est l’acheminement de l’air jusqu’à l’alvéole où l’oxygène est pris en charge par l’hémoglobine du sang. Mais l’arbre respiratoire a également, d’autres fonctions :
1. La captation des particules en suspension dans l’air respiré (effet filtre). Plus la particule est petite, plus elle pourra pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire.
Schéma 1 : tailles des particules arrêtées par l'abre respiratoire : |
2. Le réchauffement de l’air : la température de l’air en porcherie varie généralement de 20 à 30°c. Or la température corporelle du porc est beaucoup plus stable (homeostasie) : elle ne varie normalement que 38,5° à 39,5°C selon son âge. L’air se réchauffe donc progressivement dans l’arbre pulmonaire pour arriver à la température corporelle dans les alvéoles.
3. L’humidification de l’air : en élevage, l’hygrométrie moyenne est de 60%, avec des écarts de 40 à 90% en fonction des saisons. A la température optimale de 24°C, la recommandation est de ne pas dépasser 75% d’hygrométrie.
Le rôle de la première barrière, le groin, est donc primordial !
L’atteinte à son intégrité physique et fonctionnelle peut donc avoir un impact majeur sur les performances respiratoires du porc, et diminuer ses performances globales !
C’est pourquoi nous vous présenterons dans les semaines et mois à venir différents chapitres sur le groin du porc et ses pathologies !
La Rhinite ou les Rhinites ?
Etymologiquement parlant, Rhinite signifie « congestion et inflammation de la sphère nasale ».
Elle a plusieurs origines :
- mécanique : l’air est chargé de poussières et particules en quantités telles que le « filtre nasal» est endommagé et ne fonctionne plus correctement
- chimique, en particulier lorsque le taux d’ammoniac est élevé.
Classiquement les 2 éléments cohabitent à des degrés divers.
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Rhinite de Done
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Mais cette inflammation peut également être d’origine pathologique :
Un virus comme le cytomégalovirus porcin de la Rhinite de Done : il provoque une forte inflammation nasale avec une accumulation de pus, pouvant aller jusqu’à la déformation du groin.
D’autres virus peuvent également être impliqués mais la rhinite n’est alors qu’un des symptômes (ex Maladie d’Aujeszky, SDRP…).
La Rhinite qui nous intéresse aujourd’hui est d’origine bactérienne : il s’agit de la Rhinite Atrophique.
Cette maladie est connue depuis très longtemps : elle a été décrite en Allemagne dès 1830, sous le nom de « Schnuffelkrankheit », en français «maladie du reniflement».
Elle est connue mondialement, son développement coïncide à celui de l’élevage moderne. Elle a été particulièrement étudiée en France par les équipes de l’ANSES (ex-AFSSA) et de l’IFIP (ex-ITP) dès les années ’80.
Tableau 1 : prévalence de la Rhinite Atrophique dans différentes régions françaises (d’après Madec et coll., 1988, et données des chambres d’agricultures)
Midi Pyrénées
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Aquitaine
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Bretagne
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Poitou Charentes
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Année |
1988
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1988
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1988
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1992
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Taux de prévalence note > ou = 1 (en %) |
40
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41
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44
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49
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Qu’en est-il en France de nos jours ?
Quels sont les moyens de diagnostic et de contrôle disponibles ?
Quelles sont les conséquences économiques de la Rhinite Atrophique en élevage moderne ?
Ces questions et d’autres encore seront abordées tout au long des chapitres de cette rubrique.