Stress et venues en chaleurs des truies.
Afin d’activer l’ovaire, un stress, s’il est ponctuel uniquement, est intéressant ; insistons sur le fait que les stress chroniques ont un effet néfaste.
En effet, les stress chroniques en élevage de porcs sont dus à tout ce qui engendre une gêne permanente des truies : problèmes de domestication (problème majeur), bruit, lumière excessive, courants électriques… Ces phénomènes augmentent le taux de cortisol des truies. Les effets néfastes ont été démontrés expérimentalement : dans les années 1970, Litrap avait reproduit une augmentation artificielle de la cortisolémie induisant des perturbations de la fonction de reproduction : chaleurs décalées, chaleurs plus courtes et apparition de kystes ovariens.
Stimulations du verrat.
Rappelons tout d’abord que ce sont les truies qui expriment les chaleurs en non pas le mâle qui détecte les truies en chaleur.
Il est important de préciser que les résultats de l’étude présentée ici (Signoret, Du Mesnil, Du Buisson) ont été obtenus avec une intervention de l’éleveur par pression sur le dos des truies en plus des stimuli du verrat.
Les points importants à retenir pour favoriser une bonne venue en chaleur des truies :
· « L’effet eau de Cologne » : c’est une version bien imagée d’un phénomène démontré en 1984 par Hemsworth : une distance de 1 mètre entre la truie et le verrat évite l’accoutumance et la moins bonne expression des chaleurs,
· L’intérêt d’un contact précoce des truies au sevrage avec le verrat a également été démontré dans une étude réalisée en 2005 dans le Grand Ouest par un groupe de travail étudiant les pratiques d’élevages et infertilités d’été (Chambres d’Agriculture, IFIP et INRA),
· Tous les verrats ne plaisent pas à toutes les truies : mettre différents verrats en contact avec les truies,
· Surveiller la qualité de la libido du verrat : en pratique, les travaux de Signoret en 1970 décrivent précisément les critères de sélection du verrat adapté pour la détection des chaleurs : il doit à la fois grogner, renifler, donner des coups de groin dans le flanc, tenter de chevaucher et … baver. En effet, les phéromones sont sécrétées au niveau du fourreau, des onglons et de la salive. Une ablation des glandes salivaires a un effet négatif sur la capacité du verrat à solliciter les truies (Perry, 1980),
· La libido n’est pas permanente : certains gros élevages d’Amérique du Nord utilisent par exemple les verrats pendant 1 heure maximum pour réaliser les détections,
· L’environnement du verrat au moment de la mise en contact avec la truie doit être adapté : Hemsworth en 1989 a montré que même en saillie naturelle, les caractéristiques de la case ont un impact sur la fertilité et prolificité. La longueur de la case doit être de plus de 2,50 m et le sol sec.
Thaïs Vila – Schering Plough Vétérinaire avec la collaboration de Philippe Leneveu de l’ISPAIA (Ploufragan).