Venue en châleur

Pour que la venue en chaleurs se produise, la truie doit subir une série de changements hormonaux. Les ovaires de la truie ont été "arrêtés" pendant la gestation et la lactation à suivre. Lors du sevrage de l'animal, les changements provoqués (le stress) et la stimulation du verrat génèrent l'activation de l'ovaire.

Contact...avec tact

On ne peut pas avoir une bonne venue en chaleurs si on ne travaille pas avec le verrat, un élément indispensable pour avoir des chaleurs de bonne qualité. En ce sens il est important que les truies soient en contact avec le verrat depuis le jour où elles sont sevrées et que ce contact soit maintenu jusqu'à son insémination. La truie exprimera mieux la chaleur si elle voit, entend, sent et touche le verrat.

Cependant ce contact ne peut pas être continu: il faut qu'il soit fractionné. Cela ne sert à rien de loger la truie à côté d'un verrat sans une séparation physique. Si nous avons un contact permanent, il se produit ce que nous pourrions appeler “un effet eau de Cologne".

“L'effet eau de Cologne ” serait celui que nous percevons au moment où nous nous asseyons à côté de quelqu'un qui a mis de l’eau de Cologne: il est vrai qu'à cet instant nous remarquons son odeur mais que se passe-t-il au bout de quelques minutes à ses côtés ? Simplement nous ne sentons déjà plus rien, nos récepteurs olfactifs se sont "habitués" à l'odeur et déjà ils ne la perçoivent plus.

Chez les porcs c'est un peu pareil. Les mâles laissent une odeur (phéromones) qui est stimulante pour la truie. La truie peut ainsi ressentir une stimulation si elle perçoit cette odeur de manière fractionnée; dans le cas contraire, ses récepteurs olfactifs "s'habituent" et ils reçoivent seulement la stimulation la première fois que nous mettons la truie à côté du verrat.

Pour que la stimulation soit bonne, la truie doit sentir le verrat pendant seulement quelques minutes (10-20 minutes). On pourra l’obtenir en plaçant le verrat à une certaine distance des truies sevrées (1 mètre est suffisant) et, depuis le jour du sevrage, nous le mettrons chaque jour en contact avec les truies.

Chez toi ou chez moi ?

Pour obtenir une meilleure venue en chaleur, il est fondamental que la stimulation soit la plus forte possible. Pour cela nous avons besoin non seulement d'un mâle sexuellement motivé, mais il faut aussi lui donner les “meilleures conditions de travail”. On obtiendra toujours une meilleure réponse du mâle si les truies sont introduites dans sa case (ou dans une case « neutre ») plutôt que le déplacer dans la case des truies. Parfois les truies en groupe et dans leur case peuvent arriver à intimider le mâle.

Il est important aussi de permettre aux truies dans une case avec un mâle de bouger librement pour faciliter leur expression sexuelle et montrer clairement des signes de chaleur plus nets.

Le même verrat ne plaît pas à toutes les truies !

Beaucoup d'élevages disposent seulement d'un mâle pour réaliser la stimulation et la détection des chaleurs. C'est une grande erreur. Il est possible de rencontrer des truies qui repoussent un mâle bien qu'elles soient réellement en chaleurs. C'est normal et cela se passe dans toutes les espèces.

Il est nécessaire de changer de verrat pour éviter que les truies se lassent de toujours voir le même verrat et que celui-ci se fatigue à la stimulation et à la détection. Les différents mâles présents sur l'élevage peuvent le faire chacun leur tour; la situation idéale est d'utiliser un verrat différent chaque jour.