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Vers le déclin du commerce de porcs vivants dans l’UE

Pourquoi les flux de porcelets, porcs charcutiers et truies de réforme vivants ont changé en Europe ?

Le commerce de porcs vivants entre pays de l’UE a été impacté par la situation sanitaire, les difficultés logistiques suite au Covid-19 et une production soumise aux réglementations et à la compétitivité.

En 2021, plus de 31 millions de porcs ont été échangés entre États de l’Union européenne, en forte baisse par rapport à 2017 (- 10 %). La propagation de la Peste Porcine Africaine en Belgique en 2018 puis en Allemagne en 2020, ainsi que les problèmes logistiques liés au Covid-19 ont compliqué le commerce international des porcs vivants. Historiquement, ces échanges ont lieu au Nord de l’Europe, surtout frontaliers. Les Pays-Bas, le Danemark et l’Allemagne génèrent 82 % des flux européens. Les transports sur de plus longues distances restent possibles, quoique rendus plus difficiles par la réglementation européenne. Les porcs charcutiers sont exportés pour une meilleure rémunération ou réguler l’offre nationale à la demande. L’export de porcelets, lié à une production spécialisée, répond aux contraintes environnementales qui limitent l’engraissement sur place.

Les deux principaux exportateurs de porcs vivants, les Pays-Bas et le Danemark exportent chaque année plus de 23 millions de porcs en Europe.

Exportations de porcelets en 2021.
Exportations de porcelets en 2021.

Aux Pays-Bas, les exportations ont chuté de 17,4 % entre 2020 et 2021 à cause de la forte baisse de la production néerlandaise. L’Allemagne, première destination des Pays-Bas, a ainsi vu les flux de porcelets baisser, et ceux de porcs charcutiers chuter de moitié, à moins de 650 000 têtes, à peine le quart des exportations de 2017. Cet effondrement s’explique aussi par le décrochage du prix du porc en l’Allemagne depuis l’arrivée de la PPA.

Pour le Danemark, l’Allemagne et la Pologne étaient les deux principaux débouchés. Les exportations danoises de porcelets vers la Pologne baissaient depuis 2018, tendance qui s’est accentuée en 2021 (- 12 % en 21/20). Cette diminution s’explique par la propagation de la PPA en Pologne et la faible rentabilité de l’engraissement. Les flux danois de porcelets vers l’Allemagne se sont maintenus mais la préférence d’une origine nationale en Allemagne, pourraient les pénaliser.

En 2021, l’Espagne a importé 2,5 millions de porcelets dont 1,9 million des Pays-Bas, ce qui a soutenu la croissance nationale récente, et a compensé les pertes de porcelets dans les élevages touchés par le virus SDRP. Afin de satisfaire les capacités accrues d’abattage nationales, l’Espagne importe plus de 600 000 porcs charcutiers par an, regain conjoncturel d’importations de porcs vivants. La France exporte surtout des porcs charcutiers vers la Belgique (259 000 têtes en 2021) et les échanges avec l’Espagne ne sont que ponctuels (131 000 porcs charcutiers en 2021).

Dans les prochaines années, le déclin du commerce d’animaux vivants au sein de l’UE se poursuivra en lien avec les baisses de production néerlandaise et danoise et de la demande allemande.

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