Comment se transmet l'infection par le PCV2 entre les porcs ?
Le PCV2 est détecté dans différentes sécrétions : le mucus nasal, la salive, le mucus trachéal, les sécrétions oculaires et le lait. Il est également présent dans les urines, les fèces, et la semence (de manière irrégulière, et variable selon les verrats : un suivi récent trouve la présence continue du virus dans la semence d’un verrat sur deux mois). Il peut également être présent à la surface des amygdales. Ces données suggèrent que le PCV2 peut être excrété par toutes les voies de l’organisme (sauf peut-être la sueur).
Possibilités d'excrétion du PCV2 chez un porc infecté |
Plusieurs publications, faites sur la base d’écouvillonnages de l’environnement des porcelets, de leur sphère oronasale et de leurs fèces, pour détection de quantités de virus présentes (PCR quantitative), montrent que la voie la plus probable d’entrée du PCV2 dans l’organisme est la voie oronasale. Ce qui signifie que la transmission horizontale (entre une truie et un porcelet ou entre porcs d’une même case) est un événement fréquent.
Il était initialement convenu que tous les animaux d’un élevage s’infectaient entre 2 et 4 mois d’âge. Des travaux plus récents montrent que l’exposition des porcelets est très précoce, dès la naissance, voire in utero pour quelques sujets d’une portée. L’ensemble de ces résultats montre que le PCV2 est un virus hautement contagieux, même si l’infection reste inapparente dans la plupart des cas.
Il a aussi été démontré expérimentalement que le PCV2 est infectieux par voie intramusculaire, intrapéritonéale, ou lors d’inoculation dans le foie ou les ganglions. Ce qui indique que son inoculation lors de bagarre (morsure, effraction cutanée…) est possible.
Le PCV2 a été aussi détecté dans des fœtus / avortons. Il est d’ailleurs régulièrement associé à des troubles de la reproduction, en particulier dans des élevages de peuplement récent (forte majorité de primipares) (voir le chapitre sur l’association du PCV2 à d’autres troubles pathologiques). La voie transplacentaire peut aussi être considérée comme une voie de transmission, bien que, dans les cas terrain, elle concerne surtout des épisodes d’avortements. Les résultats des expérimentations visant à montrer une telle contamination sont clairs : le PCV2 peut se transmettre d’un fœtus à son voisin in utero, mais pas à l’ensemble de ceux présents dans la même corne.
Il n'est en revanche pas clairement démontré que l'infection intra-utérine soit associée au développement post-natal de la MAP pour laquelle la qualité de la transmission de l'immunité maternelle est fondamentale.
Les expériences d’inoculation virale in utero ont révélé que le fœtus infecté est source potentielle du PCV2 pour son voisin immédiat (mais pas pour les fœtus les plus distants). |
Adaptée à la situation française et actualisée par les Drs JB Herin,N. Bridoux et F. Joisel