Nous nous trouvons en Chine, dans la région de Guigang dans l'état de Guangxi. Ici, dans le district de Gangnan se situe l'entreprise Yangxiang et son élevage de référence la Guifei Mountain Sow Farm.
Biosécurité
Le premier point qui se démarque dans cet élevage est la biosécurité à l'entrée. Si nous pensons qu’il s’agit d’un élevage de 28 000 truies avec son cheptel de renouvellement dans seulement 4 bâtiments, ce n’est pas surprenant. Avant d'entrer dans l'élevage, il faut d'abord passer trois nuits au siège de l'entreprise. Il y a des appartements préparés pour les visiteurs et les employés et leurs mouvements sont contrôlés ici à tout moment (photo 1).
Après cette période, nous nous déplaçons, avec les vêtements de la société et les véhicules internes (nettoyés et thermo-désinfectés) dans la région montagneuse où se trouve l'élevage. Lorsque nous atteignons la route qui nous mènera à l'élevage et par laquelle seuls les véhicules d'accès à celui-ci passent, nous nous arrêtons pendant environ 30 minutes pour un nouveau nettoyage à l’eau froide et au savon, puis pour une désinfection ultérieure. Les véhicules et les conducteurs sont gérés à 100% par la société.
Environ 1 kilomètre plus tard, nous nous arrêtons à nouveau pour un deuxième nettoyage et désinfection du véhicule, cette fois plus court. Il est fait sans savon sur un temps approximatif d’environ 10 minutes.
Nous continuons à monter jusqu'à la grande porte d'entrée où nous devons sortir de la voiture, nous laver les mains, enfiler une première combinaison de protection et monter dans une autre voiture interne qui nous mènera au niveau supérieur.
À partir de ce moment, seul l'accès aux camions destinés à charger des animaux ou d'amener des matières premières à l'usine exclusive d'aliments est autorisé. Mais avant d’atteindre la zone de chargement ou de déchargement, il y a un nouveau centre de lavage et de thermo-désinfection à travers lequel passent tous ces camions. De là, il existe un réseau complet de clôtures qui entoure complètement la zone dans laquelle se trouvent les animaux.
Une fois chargés d'animaux, les véhicules ne reviennent jamais par cette même route, mais ils empruntent une voie de sortie spécifique.
Au moment de la visite, ils construisaient un échangeur de matières premières afin que ces camions n'entrent plus au niveau suivant.
Une fois arrivé à ce point, chaque personne qui accédera à l'intérieur de l'élevage devra passer une nouvelle quarantaine pendant 2 nuits et, bien sûr, passer par une zone de douche complète et un système de désinfection.
Tout matériel devant pénétrer dans la zone interne passe par un processus de nettoyage, de désinfection et de quarantaine avant de pouvoir être utilisé.
Sur cette figure, nous pouvons voir les différents niveaux de sécurité (couleurs) et les mouvements à effectuer entre eux.
Description de l'élevage
Le complexe qui comprend la "ferme à plusieurs étages" est très vaste et en croissance constante. Nous allons nous concentrer sur le noyau principal de production actuel à partir duquel nous pouvons dresser une image générale.
Chacun des bâtiments est conçu pour fonctionner de manière totalement indépendante. Les deux premiers qui ont été construits ont 7 étages chacun. Parmi ceux-ci, 6 sont conçus pour loger 1 086 truies par étage et le reste fonctionne comme PS et élevage de futur auto-renouvellement. Le reste des porcelets quitte l'élevage au sevrage. Les deux derniers bâtiments construits ont 9 étages, en alloue 7 de ceux-ci à 1 086 truies par étage et deux aux futurs reproductrices.
Si on fait un calcul rapide, nous parlerons de deux bâtiments d'une capacité de 6 500 truies chacun et de deux autres d'une capacité de 7 600 truies chacun. Un total de 28 000 truies en production, avec une production totale estimée à 13 575 porcelets par semaine.
M. Liu, PDG de la division porcine, nous dit que pour chaque étage, il y a 5 ouvriers exclusifs. Les bâtiments de 7 étages comptent donc 35 employés et les bâtiments de 9 étages, 45. Tous les travailleurs du complexe y restent 3 mois de suite après avoir passé les processus de quarantaine et travaillent 6 jours par semaine. De cette manière, le nombre de mouvements d'entrée et de sortie de personnes est réduit au maximum.
L'élevage a eu son premier sevrage le 2 janvier 2018 et, en mai 2019, les premières portées sont nées dans des bâtiments à neuf étages. Selon son directeur technique, l’objectif productif de cet élevage est de produire des animaux de grande valeur génétique et d’un haut niveau sanitaire, afin de vendre des reproductrices à un grand nombre de producteurs et d’entreprises.
Pour alimenter tout ce complexe, une usine d'aliments a été construite, capable de produire 4 680 tonnes par mois.
Données de production
Les données de production dont dispose actuellement l'élevage, dans les deux bâtiments de 7 étages qui fonctionnent déjà à 100% (modules 3 et 4), et les objectifs fixés à moyen terme sont les suivantes :
Module 3 | Module 4 | Objetctif | |
---|---|---|---|
% Taux de mises-bas | 79,83 | 82,56 | 88 |
Porcelets nés totaux | 13,49 | 13,63 | 13,5 |
Porcelets nés vivants | 12,68 | 12,66 | 12,5 |
Porcelets sevrés par mise-bas | 11,52 | 11,08 | 11,8 |
Porcelets sevrés par truie et par an | 26,50 | 25,46 | 27,14 |
Poids au sevrage | 7,31 | 7,01 | 7,8 |
Jours de lactation | 25,77 | 25,65 | 28 |
Kilos sevrés par truie et par an | 193,70 | 178,50 | 211,70 |
Gestion générale de l'élevage
Nous entrons un peu plus dans la gestion de l'élevage et M. Liu nous dit qu’ils ne sont pas encore en mesure de produire tous les animaux de remplacement nécessaires sur l'élevage lui-même car ils sont en croissance, mais que l’objectif sera de le faire le plus tôt possible pour minimiser les risques. des entrées d'animaux.
Tout l'élevage dispose d'un système de contrôle d'ambiance très perfectionné avec air filtré, climatisation et pression négative. Cette ventilation s'effectue par le sol de chacun des étages et l'extraction se fait par des cheminées qui amènent l'air jusqu'au sommet du bâtiment où il existe un système de lavage de l'air avec de l'eau pour réduire les odeurs.
Il est important de comprendre que chaque étage fonctionne comme un élevage indépendant, c’est-à-dire qu’il y a gestantes et maternité à chaque étage, de sorte que les truies ne changent pas d’étage et que le seul mouvement entre eux est l'entrée des jeunes truies ou les déplacement des futurs reproductrices, après le sevrage, vers l'étage d'élevage de celles-ci. Une fois sevrés, les porcelets sont conduits dans un ascenseur qui permet de les emmener au rez-de-chaussée et d’ici au quai de chargement pour les amener à l’engraissement.
L'alimentation de l'élevage se fait automatiquement en sec. Le système d'alimentation conçu, exécuté et mis en œuvre par une entreprise danoise est, sans aucun doute, un autre point qui mérite d’être souligné à Guifei Mountain Sow Farm. Afin de maximiser la biosécurité et d’éviter toute entrée de véhicules de transport dans l’enceinte, un système complexe de distribution d’aliments a été mis au point, de la fabrique d’aliments à la base de chacun des bâtiments (photo 7). À partir de ce point, un système d’entraînement mécanique encore plus sophistiqué monte l’aliment, par un système à chaîne, à chacun des étages (photo 8).
Tous les modules fonctionnent déjà avec des gestations de groupe, avec insémination en cage et transfert aux groupes à 5 semaines, bien qu'ils nous disent comment ils ont évolué dans ce sens, de cages auto-bloquantes dans les deux premiers bâtiments, alimentées une fois par jour, à des systèmes d'alimentation électroniques avec des puces dans les deux derniers blocs de 9 étages. Les truies sont nourries trois fois en maternité afin d'améliorer leur consommation d'aliments.
Le contrôle thermique des porcelets est effectué par des couvertures thermiques sans nid et, à ce jour, la coupe de queues est encore réalisée chez tous les porcelets, mais la société veut cesser de le faire à l'avenir, bien qu'aucune date définitive ne soit fixée.
Un autre point qui attire sans aucun doute l'attention est la gestion des animaux morts. À cet effet, un système d’assainissement a été conçu pour permettre l’évacuation des animaux morts par des tuyaux de descente se terminant au rez-de-chaussée, où ils sont introduits dans un système d’incinération situé dans chacun des bâtiments.
Nous avons eu l’occasion de rencontrer le propriétaire de la société et de discuter en profondeur de son origine et de son évolution. Nous le verrons dans un prochain article.