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Bactéries hyper résistantes: les députés pour de nouvelles mesures

La menace croissante que posent les bactéries résistantes aux antibiotiques peut être traitée grâce à l’approche "une seule santé", ont affirmé les députés mercredi.

22 Juin 2018
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Dans leur résolution, les députés de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire ont souligné que l’utilisation prudente et correcte des antimicrobiens était indispensable pour limiter l’apparition de la résistance antimicrobienne (RAM) en santé humaine, ainsi que dans l’élevage et dans l’aquaculture. Cependant, des différences importantes demeurent dans la façon dont les États membres traitent la question, ont-il précisé.

Selon le principe "une seule santé", la santé des humains, le bien-être des animaux et l’environnement sont interconnectés, et les maladies se transmettent de l’homme à l’animal et inversement. Par conséquent, les maladies doivent être traitées tant chez l’homme que chez l’animal, tout en accordant une attention particulière à la chaîne alimentaire et à l’environnement, qui peut être une source de micro-organismes résistants, expliquent les députés.

Ils appellent la Commission européenne et les États membres à restreindre la vente d’antibiotiques par les professionnels de la santé humaine et animale, et à supprimer toute incitation à leur prescription. Des mesures strictes devraient être prises contre les ventes illégales et contre les ventes sans prescription d’antimicrobiens dans l’UE. Les députés demandent à la Commission d’étudier la possibilité d’une collecte et d’une transmission régulières à titre obligatoire des données de surveillance au niveau de l’Union et de mettre en place des indicateurs afin de mesurer les progrès réalisés.

La Commission devrait dresser une liste européenne des agents pathogènes prioritaires tant pour l’homme que pour l’animal, fixant ainsi clairement les priorités futures en matière de recherche et de développement. Des mesures d’encouragement devraient être proposées pour stimuler les investissements dans de nouvelles substances.

Des mesures de prévention, comme une bonne hygiène, devraient être renforcées afin de réduire la demande en antibiotiques pour l’homme. La Commission et les États membres devraient encourager les "connaissances dans le domaine de la santé" et sensibiliser aux dangers de l’automédication et de la prescription excessive, affirment les députés.

Des mesures d’encouragement pour des tests de diagnostic rapides

Les professionnels de la santé devant souvent prendre des décisions rapides, les députés font remarquer que des tests de diagnostic rapides pourraient contribuer à réduire l’utilisation d’antimicrobiens. Cependant, étant donné que le coût de ces tests peut actuellement dépasser celui du prix des antibiotiques, l’industrie devrait recevoir des incitations pour les rendre moins onéreux et élargir leur disponibilité, déclarent les députés.

Des étiquettes faisant référence à l’utilisation antibiotique permettraient aussi aux consommateurs de choisir en connaissance de cause. Par ailleurs, la Commission européenne devrait mettre au point un système unique pour l’étiquetage, basé sur les normes de bien-être animal et les bonnes pratiques d’élevage, estiment les parlementaires.

Législation sur les médicaments vétérinaires

La commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire a aussi soutenu un accord conclu avec les ministres de l’UE sur les projets visant à réduire l’utilisation d’antimicrobiens dans les exploitations agricoles, afin de maintenir les bactéries résistantes en dehors de la nourriture destinée aux hommes.

De plus, l’accord avec le Conseil impose une réciprocité des normes européennes en matière d’utilisation d’antibiotiques dans les produits alimentaires importés.

Prochaines étapes

Les deux rapports ont été adoptés à l’unanimité et seront mis aux voix en plénière à l’automne.

Contexte

Chaque année dans l’UE, la résistance antimicrobienne (RAM) est responsable d'environ 25 000 décès et coûte quelque 1,5 milliard d'euros de dépenses de santé supplémentaires. Son augmentation est due à un certain nombre de facteurs, tels que l'utilisation excessive et inappropriée d'antibiotiques chez l'homme, la surutilisation vétérinaire chez le bétail et les mauvaises conditions d'hygiène dans les établissements de soins de santé ou dans la chaîne alimentaire. Le manque de sensibilisation demeure également un facteur clé: 57% des Européens ignorent que les antibiotiques sont inefficaces contre les virus, 44% ignorent qu'ils sont inefficaces contre le rhume et la grippe. Il existe des différences significatives entre les pays de l'UE en ce qui concerne l'utilisation des antimicrobiens, l'apparition d'une résistance et la mesure dans laquelle des politiques nationales efficaces en matière de RAM ont été mises en œuvre.

Avec le nouveau plan d'action, la Commission européenne vise à réduire ces écarts et à élever le niveau de tous les États membres de l'UE au niveau du pays le plus performant. Le nouveau plan d'action s'appuie sur le premier plan d'action RAM, qui s'est déroulé de 2011 à 2016, son évaluation, le retour d'informations sur la feuille de route et une consultation publique ouverte. Dans plusieurs résolutions, le Parlement a demandé des mesures plus strictes, une surveillance et un contrôle accrus, ainsi que des recherches plus poussées sur les nouveaux antimicrobiens.

Mardi, 19 juin 2018/ Parlement Europen/ Union Européenne.
http://www.europarl.europa.eu

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