La rentabilité s’annonce inégale pour les producteurs de céréales, d’oléagineux et de légumineuses en 2020. Les prix continueront de subir la pression exercée par l’abondance des stocks mondiaux. La demande sera l’élément à surveiller en 2020. Le rétrécissement du troupeau mondial de porcs qui est attribuable à la peste porcine africaine (PPA), les tensions commerciales et la demande d’éthanol qui stagne aux États‑Unis risquent de freiner la demande.
Les prix du blé aux États‑Unis pour la campagne agricole 2019‑2020 devraient diminuer de 10 % par rapport aux niveaux de l’année précédente; en conséquence, le prix moyen du blé de printemps au Canada devrait se situer à 241 $ CA la tonne en 2020.
L’affaiblissement des stocks nationaux et mondiaux de blé dur devrait faire grimper les prix du blé dur en 2020; nous prévoyons que le prix moyen s’établira à 253 $ CA la tonne.
Nous prévoyons que la rentabilité des producteurs de maïs sera positive en 2020 en raison de la forte diminution des stocks canadiens qui est attribuable aux conditions météorologiques difficiles de 2019. Les prix devraient aussi s’améliorer si les estimations concernant la production de cultures agricoles de 2019 aux États‑Unis sont révisées à la baisse comme nous nous y attendons.
Les prix du canola devraient s’établir en moyenne à 465 $ CA la tonne. En 2019, une réduction de 8,8 % de la superficie ensemencée par rapport à l’année précédente s’est traduite par une baisse de 8,3 % de la production canadienne de canola, qui s’est établie à 18,6 millions de tonnes.
En 2019, la production canadienne de soya a chuté de 19 % en raison de la diminution de la superficie conjuguée à des baisses de rendement. Ce résultat fera diminuer les stocks de soya canadien à la fin de l’exercice; par contre, l’abondance des stocks aux États‑Unis devrait permettre aux prix du soya de continuer à suivre une tendance latérale en 2020. Nous prévoyons que les prix du soya se situeront en moyenne à 440 $ CA la tonne en 2020.
L’influence démesurée qu’exerce la Chine sur les marchés mondiaux des oléagineux et les répercussions de la PPA
La Chine consomme 27 % de la viande produite à l’échelle mondiale, et 62 % de cette viande est du porc. Historiquement, la Chine n’importait que 3 % du porc que sa population consommait grâce à son importante capacité de production. Par conséquent, ce pays comptait pour plus de 60 % des échanges mondiaux de soya.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que la production de porc de la Chine a diminué d’au moins 20 % en 2019. Plusieurs observateurs prévoient qu’elle diminuera d’encore au moins 15 % en 2020, ce qui créerait un écart important entre la demande et l’offre. En 2019, les prix de détail du porc ont augmenté de plus de 100 % sur douze mois et les importations de viande porcine devraient augmenter considérablement en 2020. La demande de soya de la part de la Chine devrait fléchir. Malgré la consolidation de l’industrie, les exploitations d’élevage porcin de la Chine sont en train de se reconstituer. Le rythme de ce rétablissement est un facteur déterminant lorsqu’il s’agit de prévoir l’impact qu’aura la PPA sur la demande de grains et d’oléagineux.
21 janvier 2020/ FCC/ Canada.
https://www.fcc-fac.ca/