En mars 2018, le Service de Développement Légal de la FAO (LEGN) a organisé un Atelier Régional sur la législation relative à l'utilisation des antimicrobiens et la résistance aux antimicrobiens à Bangkok (Thaïlande). Des régulateurs nationaux de 10 pays d'Asie du Sud-Est se sont joints à l'atelier, ainsi que des représentants tripartites (OIE et OMS) et des organisations régionales (ANASE). Pendant deux jours complets, les participants ont discuté de l'état de leurs cadres juridiques nationaux respectifs dans plusieurs domaines pertinents liés à la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Cet atelier a été la première occasion pour le LEGN de présenter sa méthodologie de travail sur la résistance aux antimicrobiens. La méthodologie proposée par LEGN est basée sur :
- analyse de la législation nationale dans tous les domaines ayant des incidences sur la résistance aux antimicrobiens, y compris, entre autres, la législation sur les médicaments vétérinaires, les pesticides, la sécurité alimentaire, les aliments pour animaux, la santé et la production d'animaux aquatiques et terrestres, protection de l’environnement ou eau ;
- la mise en place de mécanismes de coordination pour garantir une approche multidisciplinaire de la réforme juridique;
- L’identification de faiblesses juridiques et l’analyse d’options potentielles de règlementation pour résoudre les lacunes existantes ;
- approches participatives de la réforme juridique pour introduire les priorités politiques convenues dans le cadres des Plans d'Action Nationaux (PAN).
Il existe, selon le LEGN, une série d'options réglementaires qui pourraient servir à aborder les priorités politiques en matière de RAM, comme le contrôle réglementaire de l'utilisation des antimicrobiens à des fins non thérapeutiques, les restrictions sur la vente et l'utilisation des aliments médicamenteux, ou le besoin de prescription pour vendre et utiliser des antimicrobiens.
L'une des conclusions de l'atelier a été que, dans de nombreux pays, la législation n'est pas suffisamment mise à jour pour garantir un contrôle adéquat des activités susceptibles de causer la résistance aux antimicrobiens. Une deuxième conclusion qui a émergé était le défi d'assurer la coordination entre les différentes autorités compétentes ayant un rôle dans les domaines ayant un impact sur la résistance aux antimicrobiens. Il est évident qu'il est nécessaire de prendre des mesures urgentes pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens et pour garantir que la législation soit conforme aux priorités des politiques nationales afin de garantir son applicabilité et sa durabilité.
L'importance d'une approche régionale a également été soulignée : la collaboration régionale peut faciliter la coordination, améliorer la collecte et l'analyse des données, ou promouvoir des approches régulatrices harmonisées. Les pays ont convenu de la nécessité d'établir un réseau de régulateurs pour partager les connaissances et les expériences et pour lancer des propositions d'harmonisation régionale.
Avril 2018/ Development Law Magazine - Issue #1 of 2018/ FAO.
http://www.fao.org