Les abattages de porc ont repris en France suite au déconfinement. Sur les 8 premiers mois de campagne, ils sont en repli de 0,4 % en tonnes et de 1,2 % en nombre de têtes.
Après 4 mois de baisse, les cotations des carcasses de porc étaient reparties à la hausse en août dernier grâce à une demande chinoise très soutenue, dans un contexte d’offre mondiale réduite en raison de la fermeture des abattoirs dans plusieurs régions du monde suite à la pandémie de COVID 19. Cette hausse a toutefois été interrompue, suite à la découverte d’une première carcasse de sanglier infectée par la fièvre porcine africaine dans la région de Brandebourg en Allemagne. Conséquence immédiate, le prix du porc allemand a chuté de 20 centimes par kilo depuis le 10 septembre, avant de se stabiliser.
En France et en Espagne, les prix sont pour l’instant peu impactés. Le prix du porc français s’est pour le moment stabilisé autour de 1,55 €/kg de carcasse (classe E+S).
Au niveau international, les prévisions de l’USDA ne laissent pas espérer d’augmentation significative de la production mondiale à court terme et le développement attendu des exportations de viande porcine vers la Chine devrait se faire au détriment de la consommation dans le reste du monde, en particulier en Europe, au Brésil et aux Etats-Unis.
Reste à mesurer l’impact de la fermeture du marché asiatique (Chine, Japon, Corée) à l’Allemagne après la découverte de ce cas de fièvre porcine africaine dans la faune sauvage. À défaut d’accord de « régionalisation » accepté pour le moment par la Chine dans le cadre des protocoles sanitaires, l’Allemagne devrait se reporter sur d’autres marchés, notamment sur le marché européen avec une concurrence accrue entre États membres.
L’Allemagne est le troisième fournisseur de la Chine en viandes de porc hors abats (14 % de part de marché), et le deuxième en abats (17 % de part de marché). Si la Chine pourrait reconstituer son cheptel de porcs à 80 % fin 2021, selon les prévisions de l’USDA, et donc importer moins de viande à court terme, ses besoins sont pour l’instant loin d’être satisfaits. Dans l’immédiat, elle devra faire appel à de nouveaux fournisseurs. Il faut noter également que le déficit chinois en viande de porc est en partie compensé par la hausse de la production et des importations chinoises de volaille, de viande de bœuf et de produits de la pêche et de l’aquaculture.
Le possible recentrage de l’Allemagne sur le marché européen inquiète d’autant plus avec le Brexit. Selon des simulations de FranceAgriMer, la baisse du prix de la viande de porc au stade production en France pourrait être de -14,7 % en cas d’accord sanitaire entre l’Union européenne et le Royaume-Uni et de -24,7 % si aucun accord n’est trouvé. Dans cette dernière hypothèse, le Royaume-Uni, considéré comme un pays tiers, fermerait son marché aux produits allemands ce qui alourdirait d’autant le marché européen.
Protéger les élevages français contre la peste porcine africaine par des mesures de biosécurité efficaces constitue désormais la première priorité pour la filière porcine française. Seconde priorité : poursuivre les négociations avec la Chine, afin de parvenir à un accord de régionalisation permettant de continuer à exporter à partir des zones indemnes même si le virus parvenait à toucher une partie du territoire français, via la faune sauvage.
7 octobre 20207 FranceAgriMer/ France.
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