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En ce qui concerne l'impact de l'épidémie de peste porcine africaine (PPA) en Chine sur les marchés mondiaux et européens de la viande, deux options sont envisagées :
- une reprise plus rapide où la production de viande de porc en Chine dépasserait les niveaux pré-PPA en 2030, et
- une reprise plus lente où la production de viande de porc en Chine en 2030 serait inférieure aux niveaux pré-PPA.
Pour les deux scénarios, la demande d'importations chinoise atteindra des niveaux record, entraînant une augmentation des exportations des principaux exportateurs, dont l'UE. Cela entraînera également une expansion de la production hors de Chine au cours des deux à trois prochaines années. Cependant, dans l'UE, l'augmentation de la production sera limitée par les exigences de la politique environnementale dans la plupart des États membres de l'UE.
Les perspectives concernant la viande de porc sont particulièrement incertaines cette année, compte tenu du grave impact de la PPA sur l'approvisionnement de plusieurs pays asiatiques, en particulier de la Chine
D'ici la fin de 2020, la production chinoise devrait chuter de plus de 35% par rapport à 2018. L'écart d'approvisionnement qui en résulterait ferait plus que doubler la demande mondiale d'importation de 2018 et représenterait plus de 80% de la production de viande porcine de l'UE. Par conséquent, l'écart ne peut être que partiellement couvert par les importations, qui augmenteront considérablement, car les prix élevés en Chine devraient inciter les producteurs des pays exportateurs à détourner les produits normalement consommés localement. La production chinoise de viande porcine ne commencera à se redresser qu'à partir de 2021, si la maladie est contenue, et pourrait être stabilisée d'ici 2025 si la restructuration de son industrie porcine est réussie et rapide.
La production de viande porcine de l'UE est limitée par des choix de politique publique découlant notamment de préoccupations environnementales dans plusieurs États membres de l'UE (par exemple l'Allemagne et les Pays-Bas) et par le risque de peste porcine africaine en Europe Centrale et de l’Est. Cependant, la flambée actuelle de la demande et des prix mondiaux permettra une croissance dans d'autres pays, en particulier ceux qui ont accès aux marchés asiatiques (par exemple l'Espagne). Une fois que la production chinoise commencera à se redresser, la production et les prix de l'UE devraient baisser considérablement. D'ici la fin de la période de projection, la production de l'UE devrait retomber aux niveaux d'avant 2018, certains consommateurs ne repassant pas de la consommation de volaille à celle de porc.
Évolution du marché de la viande de porc dans l'UE (en millions de tonnes)
Les exportations de viande porcine de l'UE ont déjà considérablement augmenté en 2019, tirées par la demande chinoise. Les livraisons devraient rester élevées au cours de la période de projection, atteignant un pic vers 2022 et diminuant avec la reprise de l'offre chinoise. Cependant, les exportations de l'UE devraient demeurer plus élevées qu'aujourd'hui d'ici 2030, car d'autres partenaires commerciaux n'auront peut-être pas réussi à se remettre complètement de la PPA. Les incertitudes majeures pour la période de projection sont le niveau de la demande chinoise d'ici là, et si la PPA pourra être contenue hors des principaux pays d'exportation de l'UE. Les importations de porc de l'UE devraient rester très faibles.
La consommation de viande de porc par habitant est déjà en baisse dans certains États membres de l'UE, car les consommateurs ont tendance à privilégier la volaille, qui est moins chère et perçue comme un choix plus sain. Les prix élevés des premières années de la période de projection devraient accélérer cette tendance. En conséquence, la consommation de viande porcine pourrait tomber à 30,2 kg par habitant, contre une moyenne de 32,3 kg en 2015-2018.
Les prix de la viande de porc dans l'UE ont déjà augmenté déjà en 2019 suite à la demande chinoise, et devraient encore augmenter en 2020. Les prix devraient rester élevés jusqu'à la reprise de la production chinoise, et pourraient chuter fortement en fonction de la vitesse de la reprise et du niveau de production des concurrents de l'UE (États-Unis, Brésil et Canada). Une fois la situation stabilisée, les prix de l'UE devraient se maintenir aux alentours de 1.500 EUR/t d'ici la fin de la période de projection.
Mardi 10 décembre 2019/ DG Agri/ Union Européenne.
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