Le plan Ecoantibio lancé par le ministère de l'agriculture en novembre 2011 après deux années de travaux préparatoires visait deux objectifs : diminuer la contribution de la médecine vétérinaire au développement de résistances bactériennes et préserver durablement l'arsenal thérapeutique vétérinaire. Il comportait 40 mesures réparties en 5 axes ciblant respectivement la sensibilisation des professionnels à la question de l'antibiorésistance, le développement d'alternatives au recours aux antibiotiques, l'encadrement de l'usage de ces molécules, le suivi de leur utilisation et les actions à mener en dehors du cadre national. Le pilotage des actions a été confié à 10 acteurs publics ou privés.
Les données définitives concernant la consommation des antibiotiques ne seront disponibles que fin 2017. Il apparaît toutefois clairement que les objectifs quantitatifs du plan sont en passe d'être atteints : diminution de 25 % de la consommation totale d'antibiotiques entre 2012 et 2016 et diminution de 25 % de l'utilisation des antibiotiques critiques entre 2013 et 2016.
Les bons résultats obtenus sont liés en grande partie à l'approche retenue et à la méthode de travail adoptée pour ce premier plan : l'approche a privilégié la prise en compte des spécificités de la médecine vétérinaire (nombreuses espèces animales, médecine de groupe, prise en charge des coûts exclusivement privée) ce qui a permis l'implication directe des vétérinaires et des éleveurs. La méthode, largement participative, choisie pour l'élaboration et la mise en oeuvre du plan est citée comme un élément clé de son succès par ses acteurs.
Parmi les mesures achevées ou bien engagées qui contribuent au bilan positif du plan, les actions de sensibilisation à la question de l'antibiorésistance et de promotion des bonnes pratiques d'usage des antibiotiques occupent une place de choix : elles ont donné lieu à une mobilisation intense des organisations professionnelles vétérinaires et des organisations agricoles. Elles se traduisent essentiellement par l'élaboration d'outils pédagogiques de nature très variées : programmes scolaires, modules de formation continue, guides de bonnes pratiques, chartes interprofessionnelles, campagnes de communication... L'efficacité de ces outils sur l'évolution des pratiques est parfois sensiblement réduite par les difficultés rencontrées dans leur diffusion.
Les méthodes de prévention sanitaire ou médicale des maladies infectieuses ont fait l'objet de nombreux travaux. Leur impact spécifique sur la consommation d'antibiotiques est difficile à établir. De même le bénéfice de traitements alternatifs aux antibiotiques n'a pu être que ponctuellement évalué.
Mardi, 11 avril 2017/ MAAF/ France.
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