La Commission Européenne a demandé à l'EFSA d'évaluer la récente éclosion en Europe de l'Est de la Peste Porcine Africaine et de fournir des conseils scientifiques concernant son expansion et son confinement. La maladie est entrée en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne, touchant des populations de sangliers depuis 2014. La maladie a aussi été trouvée chez des porcs domestiques en Lettonie, Lituanie et Pologne.
La plupart des foyers dans des exploitations de porcs domestiques se sont déclarés dans des fermes de basse-cour et ont été maîtrisés relativement rapidement. La maladie continue à se propager localement parmi les populations de sangliers, où le contrôle est plus difficile.
Il apparaît que diverses mesures individuelles appliquées isolément ne permettent le contrôle qu'après plusieurs années. L'EFSA conseille par conséquent l'usage de diverses mesures, dont la chasse ciblée, l'enlèvement des carcasses en milieu naturel et une interdiction stricte de nourrir, qui – conjointement – auraient comme résultat une reproduction réduite des sangliers et mèneraient à un confinement de la maladie.
Depuis son entrée dans l'est de l'UE début 2014, la Peste Porcine Africaine (PPA) s'est étendue au niveau local dans la population de sangliers, indépendamment des foyers chez les porcs domestiques. Aucune corrélation entre la densité de la population de sangliers et le signalement de cas dans une zone n'a pu être observée. La source de l'introduction du virus s'est révélée être le faible niveau de biosécurité dans les exploitations de basse-cour ; cependant, le contact direct entre porcs et sangliers n'a pas été signalé. Des stratégies de conduite potentielles de sangliers visant à contrôler la PPA ont été évaluées. En premier lieu, des informations sur le changement de la démographie des sangliers ont été recherchées dans les documents publiés après la mise en place de différentes stratégies de conduite. Aucune information rapportant une réduction de plus de 60% de la population de sangliers suite à la chasse conventionnelle n'a été documentée en Europe. En deuxième lieu, au cours d'une réunion de consultation, 30 experts ont identifié différents outils de conduite des sangliers pour lutter indirectement contre la propagation de la PPA. En troisième lieu, un modèle de simulation épidémiologique a été développé, pour comparer les effets de la mise en place d'outils de conduite individuels ou de combinaisons pour contrôler la PPA. Le modèle a démontré que des mesures telles que des essais de réduction de plus de 70% des populations de sangliers devraient, théoriquement, être efficaces pour contrôler la PPA, mais que dans la pratique, il serait impossible d'y arriver en une seule saison de chasse. Par ailleurs, les stratégies de conduite conventionelles, telles que la mise en place d'une interdiction d'alimenter ou la chasse ciblée des femelles, ne peuvent prévenir de façon efficace la propagation de la PPA dans la zone de contrôle qu'après plusieurs années d'application. Le modèle annonce qu'une combinaison de différents outils, comme l'exclusion de contact aux carcasses et l'intensification de la chasse traditionnelle, réduisant la reproduction l'année suivante de 30 à 40%, serait efficace pour enrayer la propagation de la PPA chez les sangliers.
Mardi 14 juillet 2015/ EFSA/ Union Européenne.
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