De plus, afin de soutenir le travail d’intérêt général visant l’évacuation et le transport des sangliers vers le centre de collecte situé à Virton, le Ministre a présenté, dans le cadre de la lutte contre la peste porcine africaine, un second arrêté accordant la possibilité d’un défraiement pour la réalisation de ces missions.
Le 12 octobre dernier, René COLLIN présentait le découpage du périmètre infecté de 63.000 hectares en 3 zones distinctes : la zone noyau – ZN-, la zone tampon – ZT- ainsi que la zone d’observation renforcée – ZOR- au sein de laquelle les titulaires de droit de chasse sont dans l’obligation d’organiser la destruction des sangliers. Les mesures adoptées visent à finaliser l’extraction des carcasses qui sont autant de foyers de contamination, à freiner la propagation du virus par l’installation stratégique de clôtures ainsi qu’à réduire drastiquement la densité de sangliers pour éradiquer le virus.
Défraiement
Pour concourir à la concrétisation de cet objectif sanitaire, les personnes participant à la destruction des sangliers ont été contraintes de suivre une formation en biosécurité pour évacuer et transporter les carcasses de la ZOR vers le centre de collecte basé à Virton où les prélèvements sont effectués en vue des analyses permettant de détecter le virus.
Les sangliers abattus, constatés obligatoirement par un agent de l’Administration, ou retrouvés morts dans la ZOR, sont enlevés en respectant le protocole de biosécurité évitant ainsi toute contamination à la suite de leur manipulation. L’endroit de prélèvement est également désinfecté, tout comme les véhicules et effets personnels (chaussures, habits,…) des opérateurs.
« L’essentiel du matériel (bâches, gants, désinfectants,…) est fourni par l’Administration, explique René COLLIN. Toutefois, il importe d’encourager les personnes qui sur le terrain mobilisent leur temps et leur moyen de transport en participant à l’effort collectif d’éradication du virus. Un défraiement forfaitaire de 100 euros, quels que soient le sexe et la catégorie de poids de l’animal, est dorénavant prévu pour la collecte et le transport des carcasses. Cette disposition s’étale sur un minimum de 16 semaines à savoir de novembre à février ». Cette décision complète l’allongement de la période d’ouverture de la chasse en battue et au chien courant de l’espèce sanglier durant les mois de janvier et de février 2019. Cette mesure est couplée à l’interdiction, pour l’année cynégétique 2018-2019, de toute forme de restriction de tirs sur l’espèce sanglier, à partir de l’ouverture de la chasse en battue au 1er octobre 2018.
Ateliers de découpe
Cet ensemble de mesures, notamment dicté par l’impératif d’éviter la propagation de la peste porcine africaine aux sangliers ainsi qu’aux porcs domestiques, entraine un problème de gestion des carcasses saines de sangliers prélevés sur l’ensemble du territoire wallon. Le volume de suidés mis à disposition par les chasseurs auprès des ateliers de découpe de gibier est de nature à entrainer une considérable surcharge auprès des 7 opérateurs wallons à savoir :
- une mobilisation renforcée de leurs moyens humains ;
- des engagements complémentaires ;
- l’allongement de leur période d’activité ;
- la mise en œuvre des procédures de biosécurité ;
- l’augmentation de leur capacité de stockage par des investissements complémentaires.
Ces conséquences compromettent toute la chaîne de gestion de la lutte contre la propagation du virus mais également la protection de la faune et de la flore donc plus largement de la biodiversité wallonne. Il faut éviter le risque réel d’abandon massif des carcasses de sangliers tués lors des activités cynégétiques. Cet abandon est une source potentielle de contamination du milieu forestier qui aurait comme conséquence d’aggraver le risque sanitaire.
« Dans le respect des règles européennes, insiste René Collin, une compensation aux ateliers de découpe agréés de 70 euros par carcasse réceptionnée et transformée est prévue pour soutenir les opérateurs afin de compenser les charges extraordinaires qui leur sont imposées. Cette mesure ne vaut que pour les sangliers chassés en dehors du périmètre infecté de 63.000 ha. Cette subvention exclut de facto les carcasses de sangliers provenant d’un parc à gibier à des fins commerciales. Des contrôles accompagneront cette mesure. A cet égard, il m’est possible de suspendre le mandat accordé aux ateliers intéressés en cas de manquements constatés ».
Jeudi, 8 novembre 2018/ René Collin/ Belgique.
http://collin.wallonie.be