Un total de 30 pays européens - 29 pays de l'Union Européenne (UE)/Pays de l'Espace Economique Européen (EEE) et la Suisse - ont présenté des données sur les ventes ou prescriptions de médicaments vétérinaires antimicrobiens (VMP) à l'Agence Européenne des Médicaments pour 2015.
Sur les 30 pays ayant donné les chiffres de 2015, seuls 25 pays ont fourni des données sur la vente d'antibiotiques de façon ininterrompue entre 2011 et 2015. Selon ces données, on observe une chute des ventes (en unité de correction de population - PCU) de plus de 5% dans 15 de ces pays, tandis qu'une hausse de plus de 5% a eu lieu dans huit pays durant la période de référence. Pour les 25 pays ayant rapporté les données de ventes à l'ESVAC pour les années 2011-2015, on a observé une diminution générale des ventes (mg/PCU) de 13,4%. Les ventes ont chuté de 163 mg/PCU en 2011 à 141 mg/PCU en 2015.
On a observé une grande différence des ventes, exprimée en mg/PCU, entre les pays (rang 2,9 à 434,2 mg/PCU) pour 2015 ; les ventes moyennes pour les 30 pays ayant fourni les données en 2015 étant de 135,5 mg/PCU.
Sur les ventes totales d'antimicrobiens dans les 30 pays en 2015, les quantités les plus importantes, exprimées en mg/PCU, ont été comptabilisées pour les tétracyclines (32,8%), les pénicillines (25,0%) et les sulfamides (11,8%). En général, ces trois catégories ont représenté 69,6% des ventes totales dans les 30 pays.
Des antimicrobiens énumérés sur la liste de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (cinquième révision -http://who.int/foodsafety/cia/en-) en tant qu'antimicrobiens d'importance critique pour la santé humaine, les ventes de céphalosporines de 3e et 4e génération, de fluoroquinolones, de polymyxines et de macrolides destinés aux animaux producteurs d'aliments ont représenté respectivement 0,2%, 2,1%, 6,8% et 7,2% des ventes totales dans les 30 pays participants à l'ESVAC en 2015. En général, les ventes de polymyxines (mg/PCU) ont représenté 6,8% des ventes totales dans les 30 pays, avec seulement la colistine représentant toutes les polymyxines. Les ventes (mg/PCU) des céphalosporines de troisième et quatrième génération, dans les 25 pays ayant fournis des données pour les années 2011-2015, sont demeurées stables sur la période étudiée, tandis qu'a été observée une augmentation de 8% pour les fluoroquinolones. Les ventes (mg/PCU) de polymyxines (en majorité de colistine ; depuis 2013 n'ont pas été rapportées de ventes de polymyxine B) dans ces 25 pays ont diminué de 13%.
En général, les porcs, boeufs, volailles et moutons/chèvres ont représenté 32%, 31%, 14% et 14% respectivement de la PCU dans les 30 pays.
France
En France, les ventes totales (mg/PCU) d'agents antimicrobiens ont chuté de 48 % entre 2010 et 2015. Les tendances à la baisse ont été observées pour toutes les sortes d'antimicrobiens.
Les ventes de céphalosporines de 3e et 4e générations (mg/PCU) ont chuté de 33 % entre 2010 et 2015. Les ventes (mg/ PCU) de fluoroquinolones ont chuté de 47 % entre 2010 et 2015. Les ventes (mg/PCU) de polymyxines ont chuté de 53 % entre 2010 et 2015.
La baisse importante d'antimicrobiens utilisés chez les animaux connue en France est le résultat d'une action collective par tous les agents concernés pour mettre en place le Plan français d'Action EcoAntibio 2012-2017.
Le Plan EcoAntibio, lancé le 18 novembre 2011, a concerné une période de cinq ans, de 2012 à 2016 inclus. Son objectif principal était de réduiree l'exposition des animaux aux antibiotiques de 25 % en cinq ans.
La baisse observée peut aussi être mise en relation avec la publication d'une nouvelle loi en 2014 sur le futur de l'agriculture, incluant une série de mesures concernant les antimicrobiens. En 2014, ceci a débouché sur une haute des ventes due aux stocks créés par les agents concernés par les ventes/livraison d'antimicrobiens. Cela à été suivi par une importante diminution en 2015.
La loi sur le futur de l'agriculture, de l'alimentation et la sylviculture marque un objectif de 25 % de réduction sur trois ans (en comparaison avec 2013) quant à l'usage de céphalosporines et de fluoroquinolones de 3e et 4e générations. Des mesures spécifiques ont été mises en place pour les antimicrobiens d'importance critique par le biais d'un décret limitant l'usage de céphalosporines et de fluoroquinolones de 3e et 4e générations. Ces éléments peuvent expliquer l'important baisse des ces catégories d'antimicrobiens.
Octobre 2017/ Seventh ESVAC report-EMA/ Union Européenne.
http://www.ema.europa.eu