La Commission a publié des lignes directrices visant à prévenir la surexploitation et la mauvaise utilisation des antibiotiques en partageant les meilleures pratiques dans les États membres.
L’utilisation intensive d’antimicrobiens en médecine humaine et vétérinaire au cours des dernières années a accéléré l’émergence et la propagation de micro-organismes résistants. La situation s’est encore aggravée du fait du manque d’investissements dans la mise au point de nouveaux antibiotiques efficaces. Les conséquences sont d’une gravité sans appel: selon les estimations, les infections résistantes aux médicaments seraient à l’origine d’au moins 25 000 décès de patients par an et coûteraient chaque année 1,5 milliard d’euros à l’Union européenne (UE) en soins de santé et en perte de productivité.
En ce qui concerne la production porcine
Les antimicrobiens sont généralement employés chez les porcs pour soulager la diarrhée de sevrage, les infections intestinales associées à Lawsonia intracellularis et les maladies respiratoires souvent liées au transport et au stress généré lorsque des porcs provenant de différentes exploitations sont rassemblés ou lorsque des animaux sont hébergés dans des exploitations dotées de systèmes de ventilation inappropriés, dont les méthodes d’alimentation sont inadéquates ou les mesures de biosécurité insuffisantes.
Lorsqu’une infection nécessitant l’utilisation d’antimicrobiens est détectée dans certaines exploitations, il convient de procéder à une analyse approfondie du problème et de prendre des mesures pour limiter la propagation et empêcher toute réapparition de l’infection. Parmi les mesures possibles figurent notamment les suivantes:
- éviter toute utilisation préventive d’antimicrobiens chez les porcelets nouveau-nés (ainsi qu’après le sevrage), dans le cadre d’une stratégie sanitaire à l’échelle du troupeau,
- mettre en place un système de production «tout plein – tout vide» et nettoyer et désinfecter soigneusement les unités de production lorsque des animaux s’ajoutent au troupeau, le quittent ou s’y déplacent,
- isoler l’agent pathogène et envisager d’appliquer une stratégie de vaccination lorsque c’est possible (par exemple en cas de rhinite atrophique),
- vérifier et s’assurer que le système de ventilation et l’environnement d’hébergement en général fonctionnent correctement, et veiller à ce qu’il soit possible de modifier les conditions en cas de fréquence élevée de maladies respiratoires récurrentes ou de mauvaises conditions environnementales (par exemple en été, lorsque les températures et la concentration en ammoniac dans l’environnement peuvent augmenter considérablement, ce qui aggrave les affections respiratoires si le système de ventilation n’est pas ajusté),
- définir des stratégies d’alimentation appropriées, fondées sur l’âge des porcs, en particulier lors du sevrage,
- éviter les mélanges au sein d’un troupeau, ou mettre le cheptel en quarantaine pendant une durée appropriée avant de procéder à tout mélange,
- réévaluer la gestion du sevrage en cas d’apparition récurrente de diarrhées de sevrage (en accordant une attention particulière à l’hygiène, à l’âge des porcs, à l’utilisation de systèmes «tout plein – tout vide», aux moyens permettant de réduire le stress subi par les animaux et aux solutions pouvant se substituer à une utilisation préventive des antimicrobiens),
- éliminer les apparitions récurrentes du syndrome de dysgalactie post-partum en assurant une sélection adéquate des truies, de bonnes conditions d’hygiène lors de la parturition et une alimentation adaptée,
- limiter le commerce et les déplacements de porcs afin d’endiguer la propagation des infections et des organismes tels que Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM).
Il est de plus en plus nécessaire de mettre en place des systèmes de production porcine intégrés, qui évitent de mélanger les animaux et limitent les transports sur de longues distances (comme des exploitations agricoles fermées et une intégration plus poussée entre les exploitations de sélection/reproduction et les exploitations d’engraissement).
En outre, les objectifs de la sélection ne devraient pas uniquement être axés sur des paramètres de production, mais aussi sur le renforcement de la résistance aux infections. Il convient d’adopter une perspective globale en matière de prévention des maladies.
Lignes directrices pour une utilisation prudente des antimicrobiens en médecine vétérinaire
Lignes directrices pour une utilisation des antimicrobiens en médecine vétérinaire
Vendredi, 11 septembre 2015/ EC/ Union Européenne.
http://europa.eu/rapid