Depuis la mi-2018, la plupart du porc entrant au Mexique en provenance des Etats-Unis ont été soumis à un droit de rétorsion de 20% imposé en réponse aux droits de douane américains sur les importations d'acier et d'aluminium. Cette situation a mis fin à six années consécutives de volumes record d'exportation vers le Mexique et le début de 2019 ne montre aucun signe de soulagement. Les exportations vers le Mexique au premier trimestre ont diminué de 13% en volume (177.420 tm) et de 29% en valeur (261,9 millions de dollars). Les États-Unis sont toujours le principal fournisseur de porc importé du Mexique, mais le Canada, le Chili et l’Union Européenne ont gagné des parts de marché en 2019 et la production de viande de porc au Mexique a nettement augmenté.
Le porc américain est également soumis à des droits de rétorsion en Chine, ce qui porte les droits de douane totaux de 12% à 62%. Il sera donc difficile pour le porc américain de tirer parti de l’augmentation de la demande chinoise de porc importé, que les analystes prévoient à partir du deuxième semestre de 2019 et au-delà, en raison de la propagation de la peste porcine africaine. Jusqu'en mars, les exportations des États-Unis vers la région Chine/Hong Kong ont été inférieures de 20% au volume enregistré l'an dernier (89.689 tm) et en valeur de 34% (172,1 millions de dollars).
Le principal marché en terme de valeur, le Japon, n’a pas imposé de nouveaux droits de douane sur le porc américain, mais les exportations américaines sont désavantagées par rapport au porc de l’Union Européenne, du Canada et du Mexique en raison de leurs nouveaux accords commerciaux avec le Japon. Comme pour le bœuf, cet écart ne s’élargira que si les États-Unis et le Japon parviennent à un accord commercial. Pendant le premier trimestre, les exportations américaines vers le Japon ont été inférieures de 9% au volume enregistré l’an dernier (92.503 tm) et de 11% (374,9 millions de dollars).
Points importants du premier trimestre pour le porc américain :
- La poursuite de la forte croissance en Colombie et la forte augmentation des expéditions au Chili et au Pérou ont fait augmenter les exportations vers l’Amérique du Sud de 41% au-dessus du rythme record de l’année dernière en volume (40.998 tonnes) et de 40% en valeur (99,3 millions de dollars).
- Les exportations vers l'Amérique Centrale et la République Dominicaine continuent également de dépasser le rythme record de 2018. Les fortes croissances enregistrées au Guatemala, au Costa Rica et au Panama, ainsi que la croissance continue vers les principaux marchés, ont poussé les exportations à destination de l'Amérique Centrale de 12% en volume (20.903 tonnes) et de 7% en valeur (48,1 millions de dollars). Le volume des exportations vers la République Dominicaine a augmenté de 15% pour atteindre 10.969 tonnes métriques, avec une valeur en hausse de 13% pour atteindre 24,2 millions de dollars.
- L’Océanie est un marché clé pour les jambons et autres coupes musculaires destinés à une transformation ultérieure, et les exportations du premier trimestre ont fortement augmenté tant vers l’Australie que vers la Nouvelle-Zélande. Le volume des exportations vers la région a augmenté de 31% par rapport à l’année précédente pour atteindre 30.070 tm, tandis que la valeur a augmenté de 14% pour atteindre 78,6 millions de dollars.
- Les exportations à destination de Taïwan ont augmenté de 83% en volume (6.584 tm, le premier trimestre le plus élevé depuis 2011) et de 57% en valeur (14,3 millions de dollars). Le porc américain a été limité à Taiwan par une politique de tolérance zéro pour les bêta-stimulants, mais les exportations ont quand même eu tendance à la hausse au cours des deux dernières années. En 2019, les États-Unis sont le seul grand fournisseur de porc enregistrant des exportations plus importantes à Taïwan.
Vendredi 10 mai 2019/ USMEF/ Etats-Unis.
https://www.usmef.org