Pour aider les agriculteurs à faire face à la volatilité des prix, l’UE doit concevoir de nouveaux outils de gestion des risques et des crises et renforcer leur position dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, affirme une résolution non législative adoptée en commission de l’agriculture mardi. Selon les députés, la chaîne d'approvisionnement devrait être plus transparente et le budget de l’UE plus flexible afin de permettre un déploiement plus rapide des fonds de lutte contre les crises.
La résolution a été adoptée par 29 voix pour, 11 voix contre et 3 abstentions.
De nouveaux outils pour lutter contre la volatilité des prix...
La politique agricole commune (PAC) actuelle manque d’outils efficaces pour remédier à la volatilité accrue du marché et pour aider les agriculteurs à faire face à la fluctuation des prix, affirme la résolution. Les instruments de gestion des risques existants, tels que les fonds de mutualisation ou les outils de stabilisation des revenus et d’assurance, sont mis en œuvre de façon trop lente et inégale, et sont peu financés, ajoute le texte.
Par conséquent, l’UE doit mettre au point de nouveaux outils de gestion des risques climatiques, sanitaires et économiques, et utiliser pleinement les instruments existants afin de préserver l'autonomie alimentaire de l'Union, d'assurer la compétitivité et l'agriculture durable sur le continent, et d'encourager les nouveaux arrivants, déclarent les députés. Ces nouveaux outils devraient non seulement être plus équitables, plus efficaces et plus réactifs, mais aussi plus abordables pour les agriculteurs et financés de manière adéquate, précisent les parlementaires.
...et pour combattre les crises
La Commission européenne devrait élaborer des outils complémentaires des secteurs public et privé pour la prévention et la gestion des crises, accompagnés de systèmes d’alerte précoces contraignants et sur mesure. Elle devrait aussi se pencher sur les moyens de prévenir et combattre les crises liées à la volatilité des prix via des aides contracycliques, affirme la commission de l’agriculture. Par ailleurs, les députés soulignent que la réserve dite de crise devrait rester en dehors du budget de l’UE afin d'assurer une plus grande flexibilité.
Les agriculteurs doivent être mieux informés des moyens de rendre leurs exploitations plus compétitives et des options disponibles en termes de gestion des risques, de données de marché et de la volatilité de ces derniers, expliquent les députés. Ils invitent la Commission et les États membres à organiser des campagnes de sensibilisation et à adapter leurs programmes de formation à cette fin.
Renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs
La résolution appelle la Commission à aligner la politique de concurrence européenne aux besoins spécifiques du secteur agricole et à renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, grâce à l’introduction de contrats standards, transparents, équilibrés, négociés collectivement, et qui fixent, notamment, le prix des produits et des périodes de paiement. La taille de l’organisation de producteurs représentant les agriculteurs au cours des négociations collectives devrait idéalement correspondre à celle de leur partenaire de négociation, selon les députés.
Assurer la transparence de la chaîne d’approvisionnement
Les informations sur les prix et les coûts doivent être données en temps opportun et être plus facilement accessibles pour tous les opérateurs de la chaîne d’approvisionnement, insistent les députés. Ils demandent une feuille de route électronique européenne qui fournit des informations en temps réel sur la disponibilité des produits agricoles, des observatoires européens des prix agricoles qui couvrent l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement - depuis le prix du producteur jusqu’au prix de vente final - et un financement adéquat qui permette aussi à ces observatoires de présenter des recommandations.
Prochaines étapes
Le texte adopté en commission de l’agriculture doit encore être examiné par l'ensemble du Parlement, probablement pendant la session plénière des 12-15 décembre à Strasbourg. Il devrait ensuite alimenter les travaux du groupe de travail sur les marchés agricoles (Agriculture Market Task Force), un groupe d’experts mis sur pied par la Commission européenne afin de proposer des suggestions visant à améliorer le fonctionnement des marchés agricoles. À long terme, il devrait servir de base aux délibérations sur la prochaine réforme de la PAC.
Mardi, 8 novembre 2016/ PE/ Union Européenne.
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